KESLER Margarita
Présentation de KESLER Margarita
Biographie
Madame Marguarita KESLER, peintre, est née en Russie en 1908.
« Grâce aux documents de lépoque, je sais que pour la première fois le nom de Kesler est connu à Moscou dès le tout début du 19ème siècle, lorsque mon arrière grand-père Alexandre Kesler, fils dun pasteur luthérien Mogan, arrive des Pays Baltes en Russie.
Lhistoire russe de notre famille commence par un mariage romantique. Contre la volonté de ses parents, mon grand-père Serguei Alexandrovitch Kesler convola avec Maria Paulouna Moukestova, fille de grands propriétaires terriens de la région de Kornst, issus dune très vieille branche dun comte tatarien.
En 1882 et de ce mariage naquit mon père qui vivra en Russie dabord et en Union Soviétique, une longue existence pénible et compliquée jusquà sa mort en 1971. En 1905, jeune juriste, il épouse ma mère, Nadina Alexandrouna Aristova, fille dun important exploitant forestier et scieur, nièce du fondateur des manufacturiers en tissus, bien connu sur la place de Moscou.
Mes parents, très à laise en ces débuts de siècle, me découvrent très tôt des dons artistiques. Je suis entourée dune vie culturelle très intense dans les beaux et vieux quartiers du centre de Moscou où nous vivons dans de superbes appartements privés, comme toute famille aristocratique.
Depuis ces appartements merveilleusement situés sur la rue principale, je me rappelle dun souvenir qui ma laissé une impression inoubliable : le passage officiel de notre dernier empereur le Tsar Nicolas II se rendant fréquemment de la gare de Biélorussie au Kremlin.
1914 : première guerre mondiale. Mon père passe 4 années de prison en Allemagne, et nous revient miraculeusement le soir de Noêl 1919.
1917-1919 : longue période de bouleversements, surtout pour notre famille, par la rationalisation de nos propriétés.
Avec plusieurs parents, nous sommes obligés de nous regrouper dans un seul petit appartement communal au coin de la rue Sterskaîa et Grusinskaîa.
Aujourdhui, sur cette place, on peut voir construit un des meilleurs hôtels de Moscou, le Palace Hô
De ces années de jeunesse jusquen 1914, jai le souvenir ému de ma grand-mère, pianiste et professeur de musique reconnue, qui me fait découvrir et apprécier les réceptions intimes de cette vie moscoute parfois fastueuses, en tous cas très agréable. Puis vinrent les années décoles, qui pour moi se déroule sur deux thèmes : le dessin et lart dramatique, le théâtre non professionnelle. Ma famille en cela me conseille, et dès mon plus jeune âge, je nignore rien du renouveau artistique occidental, quil soit fauve, cubiste ou orphique.
A 16 ans, jai limmense honneur de pouvoir rentrer à lécole de danse de Dunkan où je resterai deux années durant, une fidèle disciple de cette femme merveilleuse dont le souvenir me marquera jusquà la fin de ma vie.
Les spectacles grandioses dans la grande Salle des Colonnes servait autrefois aux réunions de la noblesse de notre pays. Je possède beaucoup de photos de cette époque.
Puis ce fût la plus haute Ecole de lArt, lAssociation des Artistes Peintres de la Russie Révolutionnaire, formation obligatoire pour tous le jeunes peintres russes. Mon premier professeur est J.I Malchkov puis P.P Sokolovskal. Je poursuis ensuite mes études chez un artiste peintre, Ilija Marchjero.
Pendant quelques années, bien que passionnée par la peinture huile, je me consacre à cette technique de peinture sur tissu et sur soie, qui pourtant ne me convient pas, mais me permet de m « essayer » sur les décors de théâtre où je commence à exprimer de manière forte les élans colorés de ma peinture, me familiarisant au grain épais et dur des toiles de jute.
1927 : ma première participation à lexposition des Jeunes Artistes Peintres, organisée en mémoire des 10 premières années de la Révolution de 1917.
En 1942, je fais la connaissance de ceux artistes peintres très connus, Conchalovsky et Lentulob. Leur organisation est en fait une école quils appellent bien simplement Réunion des Artistes Peintres de Moscou. Notre lieu de travail, les Réserves dun palais du 19ème .
Les années 50 ont été pour moi des années de malheur. Mon mari, juriste moscoute très connu, pratiquement sans jugement et pour moi sans explication, est emprisonné, puis très peu de temps après, envoyé en Sibérie sans possibilité aucune de retour.
En tant quépouse, jai été à cette date refusée dans lorganisation des artistes peintres et personne pendant 7 années ne pourra maider à my faire réintégrer. Seule, en mai 1957, une intervention personnelle de Monsieur Khrouchtchev et une légère détente dans la politique intérieure de notre pays me permettront de retrouver mon travail, et surtout mon salaire à lintérieur de notre organisation qui comme beaucoup en ces temps, vivaient de commandes détat et autres Ministères.
Cette période nouvelle me permet de voyager : pays Baltes, mais surtout Crimée, les environs de Moscou me passionnent et menrichissent de la merveilleuse leçon darchitecture vivante quils réservent à lil attentif du peintre de la nature que je deviens de plus en plus.
1959-Enfin admise à nouveau dans ce petit monde de lécole moscoute, je participe à plusieurs expositions organisées par le ville de Moscou.
Certains thèmes me conviennent mieux que dautres. Cette guerre froide qui nous opprime, nous contraignant à produire ce que lon appelle aujourdhui le Socialisme Figuratif ou Real Socialisme ne minspire pas. Je ny retrouve pas la douce coloration des soleils de lespoir. Je préfère me laisser porter par ces « villages baignés de lumière , aux Datchas de bois croulant sous les neiges de Sibérie. Ces arbres durs et féconds des vergers de mon enfance torturés par les mauvaises saisons, écrasés des floraisons davril, et aux tanins colorés des fruitiers dabondance ».
Cette description de ces uvres a fait partie dun discours dun de mes meilleurs amis de lépoque, lors dune exposition réalisée dans une des innombrables salles du Kremlin.
1969- On me propose pour le première fois de sortir mes tableaux à létranger. Une exposition vente de lart soviétique sur Paris me permet de vendre mon « Kremlin Arostof Le Grand ».
1970- Exposition à Londres. Ma peinture est à nouveau reconnue dans mon pays, et même achetée sous ma signature. Jai de bonnes commandes, notamment du Ministère des Affaires Etrangères qui les offres en cadeaux aux chefs des délégations quils reçoivent dautres pays en visite, ainsi quaux hôtes de marque.
Dès lors et régulièrement, je « fouissais » mon travail qui était envoyé également dans nos ambassades à létranger en décoration ou offert localement. Je me souviens quà Delhi, pendant une de ses réceptions à notre ambassade, Indira Gandhi a vanté mon tableau de manière si ostensible (cétait une nature morte avec des fleurs) que notre ambassadeur a du lui en faire cadeau. Quelques temps après, Indira Gandhi ma commandé dautres tableaux pour sa famille. Elle admirait surtout dans mes natures mortes une aiguière en bronze, telle quon peut encore en voir dans mes tableaux.
Au Ministère des Affaires Etrangères, je métais fait un ami an la personne du Ministre lui-même. Andreî Gromyko qui, comme il me le disait, était « très chaud pour mes uvres ». Il en avait posé partout, surtout dans son bureau au Ministère et chez lui. Il possédait une dizaine de paysage de Crimée et des natures mortes.
Entre autres, la publicité du bouche à oreille mapporta de bons et nombreux clients dans mon atelier de la rue Pouchkine : des membres des familles de nos gouvernants, des hauts fonctionnaires connus dans le monde des arts et des sciences. Tout ce beau monde appréciait ma peinture.
En reconnaissance de mon talent, et à partir de cette année, chaque 8 mars, jétais reçue à des réceptions officielles de lEtat quorganisaient souvent les premières femmes de notre pays : Brejuieva, Andropova, Tchenienco, Gorbachova. Dans ces rencontres du monde des arts, des lettres et des sciences, jétais souvent la seule artiste peinture invitée.
En 1977, le Ministère de la Culture morganisa une grande exposition personnelle à Moscou, avec 120 toiles. Pendant 7 années, cette exposition imposante voyagera dans les 28 plus grandes villes du pays.
Jai notamment suivi dans cette exposition en Crimée, pays que jadore et qui me le rend bien
Il y avait plus de 500 000 visiteurs pendant le mois où nous avons montré mes toiles au Palis de Levaîda.
Actuellement, je suis présente au Musée des Réserves avec les dernières années de ma production. Je suis très fière de pouvoir montrer mes tableaux dans cette propriété splendide où, à la fin du 19ème , début du 20ème siècle, ont travaillé tous nos grands artistes peintres et où jai, au début des années 1950, commencé mon long chemin dans lart. »
Les œuvres de KESLER Margarita
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